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Intervention de Jean-Claude Sandrier

Réunion du 17 octobre 2011 à 17h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2011 — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Claude Sandrier :

En effet, il convient de s'interroger – c'est tout de même la moindre des choses – sur ce qui crée les circonstances. Les hommes et les femmes qui font des choix politiques et économiques en sont à l'origine. Ces hommes et ces femmes ont décidé que la croissance du monde était conditionnée par la libéralisation du marché et des marchés financiers en particulier, par la liberté totale de circulation des capitaux et même par une exonération maximum des impôts. Voilà ce sur quoi repose aujourd'hui la théorie économique qui prévaut dans les pays développés, voire d'ailleurs au-delà. Parce que votre projet de loi ne s'attaque pas aux causes et se contente de colmater les dégâts des marchés financiers, non seulement il ne règle pas le problème posé, mais il risque de l'aggraver, ce qui pèsera surtout sur nos concitoyens. Nous n'avons pas à sauver les banques. Nous devons en maîtriser la gestion pour sauver le crédit à l'économie et aux collectivités locales. Ce n'est pas la même chose. L'argent existe, je n'y reviens pas. Il y en a abondamment et il nous faudrait un jour et une nuit pour citer toutes les sources d'argent qui existent dans ce monde et qui pourraient être utilisées autrement. J'ai entendu parler de contrôle. Le problème n'est pas qu'il n'a pas été sérieux, mais c'est qu'il ne pouvait pas l'être. En effet, à l'époque, réaliser des profits sur fonds propres de 15, 20 ou 25 % était considéré comme normal, voire excellent. Aujourd'hui, il faut assumer la financiarisation irresponsable de cette économie. Notre rapporteur général a déclaré que les maires ou les directeurs d'hôpitaux étaient des irresponsables et qu'ils devaient l'assumer. J'affirme, pour ma part, qu'aujourd'hui, c'est la financiarisation de notre économie qui est irresponsable. C'est de cela qu'il faut parler. Nous ne devons pas laisser les collectivités locales seules face à cette situation. Il est tout de même assez extraordinaire de demander aux victimes de payer et de laisser les coupables s'en sortir allègrement !

Nous proposons, en conséquence, pour régler cette question, que soit créé un pôle financier public suffisamment important pour permettre de consentir du crédit à l'économie et aux collectivités locales. Nous avons besoins de cela aujourd'hui et non de banques installées dans des paradis fiscaux qui spéculent et qui nous placent dans les difficultés que nous connaissons !

Telles sont les raisons pour lesquelles nous voterons contre ce projet de loi.

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