Vos orientations ont le mérite de la clarté : c'est une bonne stratégie, car il faut éviter de courir plusieurs lièvres à la fois. J'apprécie aussi votre intention de prolonger la diffusion grâce à l'internet et, en particulier, de compléter les émissions diffusées à la télévision par des programmes plus spécialisés.
Contrairement à certains de mes collègues, je ne suis pas favorable à un élargissement de la base franco-allemande d'ARTE. D'abord, nous avons vu ailleurs quels pouvaient en être les résultats ; ensuite, les liens entre les deux pays ont plutôt besoin d'être consolidés.
Vous avez énuméré les points forts de votre ligne éditoriale : spectacle vivant, cinéma, histoire, art lyrique… Qu'en est-il du livre ? Il n'y a plus d'émission littéraire sur la plupart des chaînes. Comment familiariser le public avec le livre, moderne ou ancien ?
Vous sentez-vous une vocation pédagogique, notamment à travers les prolongements que vous souhaitez donner aux émissions de jour ? Le public scolaire me paraît très demandeur. Alors que les écoles sont le lieu d'innombrables projets, les professeurs restent laissés à eux-mêmes et n'ont pas beaucoup la possibilité de s'appuyer sur des médias.
Se rapprocher des jeunes, vulgariser ne signifie pas tomber dans la vulgarité ; dès lors, vous pouvez garder votre spécificité tout en rajeunissant votre audience.
Enfin, votre ligne éditoriale pourrait-elle inclure une politique des territoires ? La France et l'Allemagne sont diverses, mais la culture peut être très centralisatrice. Avez-vous une vocation de décentralisation culturelle ?