Monsieur le député, j'ai lu avec intérêt votre rapport relatif à la politique industrielle. Il comporte de nombreux éléments pertinents, que vous avez rappelés.
Une Europe qui se construit, c'est une Europe qui se défend, qui affirme qu'elle a des frontières, qui ne s'étend pas éternellement à l'ensemble des pays du monde. Une Europe qui se construit, c'est une Europe qui approfondit, qui défend la compétitivité. Une Europe qui se construit, c'est une Europe qui défend la croissance.
Compétitivité et croissance : je l'évoquais dans mon propos préliminaire, comment pouvons-nous faire en sorte de vivre dans un monde ouvert sans nous retrouver dans une situation de non-réciprocité ou de concurrence déloyale ? Je préférerais d'ailleurs l'expression de « concurrence déloyale », pour que certains esprits chagrins ne taxent pas la France de protectionnisme. (« Très bien ! » sur plusieurs bancs du groupe UMP.) Nous ne sommes pas là pour protéger nos industriels, mais pour que les règles du jeu soient les mêmes à l'intérieur de l'Europe et à l'extérieur.
Nous sommes là pour faire en sorte que, lorsqu'un produit industriel est fabriqué dans des conditions sociales et écologiques très différentes de celles imposées à l'intérieur de la zone euro ou de l'Europe, une taxe soit imposée aux frontières. Et nous en venons aux deux grandes propositions de la France au niveau européen : il faut imposer la réciprocité et la concurrence loyale, imposer que, grâce au budget européen, l'Europe progresse, se projette, avec les grands projets concernant le numérique, Galileo ou ITER, et imposer, au sein de la zone euro, l'émergence de l'élément social, culturel et démocratique. La réciprocité, la concurrence loyale, la compétitivité : c'est l'objectif de la France, c'est l'objectif de l'Europe. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)