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Intervention de Jean-Luc Préel

Réunion du 27 septembre 2011 à 15h00
Renforcement de la sécurité sanitaire du médicament et des produits de santé — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Préel :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, le médicament n'est pas un produit comme un autre. Il a pour but de prévenir, de soigner et, si possible, de guérir. Grâce au médicament – vaccins, antibiotiques, chimiothérapie – de nombreuses maladies ont aujourd'hui disparu ou peuvent être guéries, alors qu'elles étaient mortelles. Il en est ainsi de la variole, de la poliomyélite, du tétanos, de la tuberculose, de nombreux cancers ou leucémies. Mais nous devons reconnaître que tout médicament efficace a des effets indésirables ou pervers. C'est pourquoi il importe de prendre en compte le rapport bénéfice-risque.

Notre devoir est de rendre confiance à nos concitoyens dans le médicament. Cette confiance était mise à mal depuis longtemps par des campagnes contre les vaccins ou en faveur d'une médecine dite naturelle. Mais elle a été ébranlée récemment par la gestion de la grippe H1N1, la publication d'une liste de soixante-dix-sept médicaments sous surveillance et le scandale du Médiator.

La grippe H1N1 a été présentée comme une épidémie dramatique qu'il fallait prévenir. Mais la campagne de vaccination a été un fiasco, car elle a été menée dans des conditions déplorables, court-circuitant notamment les professionnels de santé. Espérons qu'à la suite des rapports parlementaires, nous serons, demain, mieux préparés à affronter une nouvelle crise !

La publication d'une liste de soixante-dix-sept médicaments sous surveillance, sans explication, sans distinguer les médicaments nouveaux et les anciens ayant montré des effets néfastes, fut une maladresse, d'autant que le scandale du Médiator, abondamment repris par les médias, a montré la défaillance de l'ensemble de la chaîne du médicament. Comment le laboratoire a-t-il pu obtenir l'AMM pour un produit dérivé des amphétamines comme l'indiquent sa formule et son nom, le benfluorex ? Comment les pharmacologues ne l'ont-ils pas vu ? Comment a-t-il pu être prescrit « hors AMM », à la fin de sa commercialisation, à près de 80 % ? Qui a pu inciter les médecins à le prescrire comme coupe-faim ? Comment a-t-il pu ne pas être autorisé en Belgique, retiré en Italie et en Espagne, sans que l'Agence française ne réagisse ? Comment les signalements d'effets néfastes ont-ils pu être ignorés ?

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