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Intervention de Xavier Bertrand

Réunion du 28 septembre 2011 à 21h30
Renforcement de la sécurité sanitaire du médicament et des produits de santé — Article 18, amendement 250

Xavier Bertrand, ministre du travail, de l'emploi et de la santé :

Merci de votre franchise mais, au ton que vous utilisez, j'ai le sentiment qu'à tout le moins vous n'êtes pas un chaud partisan de cette vaccination… C'est votre droit, mais cela va encore mieux en le disant clairement d'autant que ce débat a, dans l'hémicycle, une tonalité particulière. Ceux qui se sont beaucoup exprimés ces derniers temps sont de fervents opposants au vaccin. Il ne faut pas prendre l'exemple de cette publicité – qui a d'ailleurs un caractère un peu différent que ce qu'a expliqué Mme Lemorton – pour revenir sur le débat autour du Gardasil. J'ai déjà été ministre de la santé il y a quelques années, je me souviens que je disais alors ce que dis encore aujourd'hui : « la prévention d'abord ; vous faire vacciner n'exclut en rien le besoin de dépistage » !

Si la vaccination ne procure aucun avantage, pourquoi l'Angleterre, qui n'en est ni une habituée ni une forcenée, se lance-t-elle de façon massive dans celle des jeunes ?

Telle n'était peut-être pas l'habitude au ministère de la santé, mais pour ma part, peut-être parce que j'ai un peu plus d'expérience que la moyenne, j'écoute tous les avis, même divergents. Je ne suis pas bardé de certitudes et je n'écoute pas seulement les experts officiels, j'essaie d'être le plus objectif possible. Afin que les choses soient claires j'ai saisi à nouveau, il y a quinze jours, le comité technique des vaccinations, notamment sur la question du Gardasil.

On ne peut par ailleurs pas dire que nous serions indifférents à tout cela : le Gardasil est sous surveillance et nous sommes tout particulièrement attentifs. Quand un collectif s'est exprimé sur la question, il a donné le sentiment que le débat était tranché et qu'il ne fallait plus du tout prendre de Gardasil. Vous affirmez que la baisse bienvenue de la prévalence ne peut être liée au vaccin. Mais vous dites aussi que l'on n'aura la réponse que dans vingt ans : nous avons quand même le droit d'anticiper. Toutefois, l'appréciation du rapport bénéfices-risques étant essentielle, nous surveillons de près les effets indésirables et je vais plus loin en saisissant le comité technique des vaccinations. Mais je ne veux pas que l'on dise qu'il faut tout arrêter et que l'on a fait n'importe quoi. Je connais des personnes qui ont fait vacciner leurs filles parce qu'il ne faut pas laisser passer une chance et je veux aussi que l'on écoute cet avis-là.

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