Je suis hostile à ces amendements non seulement pour les raisons de forme que vient d'exposer le ministre mais aussi pour des raisons de fond : je les trouve, sinon ubuesques, pour le moins incongrus…
Dans le passé, à la direction générale de l'AFSSAPS, c'est un non-professionnel de santé qui a réservé aux hôpitaux la prescription de l'Isoméride et du Pondéral, ce qui lui a valu d'être attaqué de toutes parts, par l'industrie pharmaceutique mais aussi par les syndicats de médecins, qui l'accusaient de s'en prendre aux médecins libéraux. C'est un médecin qui lui a succédé, mais cela n'a pas changé le cours des choses pour le Benfluorex… Et elles se sont ensuite aggravées, lorsque le poste a été occupé par un conseiller d'État !
Le ministre a déclaré à plusieurs reprises qu'il avait installé à la tête de l'AFSSAPS un binôme composé d'un scientifique – je ne parle même pas d'un médecin – et d'un administrateur. Cela me semblait en effet de bon sens.
Au sein de la direction de l'Agence, outre un conseiller d'État et un directeur adjoint venant aussi de l'administration, plusieurs cadres importants étaient des professeurs et des praticiens hospitaliers – Mme Castot, présente depuis 1974, Mme Kreft-Jais, également là depuis très longtemps, le professeur Lechat – Nous avions eu auparavant de grands pharmaciens et de grands médecins, tel le professeur Alexandre. Tout cela n'a rien empêché !
Ce qui importe, c'est la transparence et la pertinence des nominations : il faut éviter qu'elles ne soient le fait de réseaux. Car vous le savez, monsieur le professeur Debré : dans les hôpitaux comme dans les universités, les réseaux fonctionnent bien…