Monsieur le ministre, je vous ai entendu prononcer avec plaisir les mots de « générosité », de « noblesse », parler des « bonnes intentions » de cette proposition de loi. La plupart de nos interlocuteurs – toutes les personnes auditionnées lors de l'examen de la proposition de loi, presque tous les députés qui se sont exprimés en commission – ont utilisé ce vocabulaire. J'ai donc l'impression qu'un socle commun nous réunit tous.
Dans la première partie de votre intervention, monsieur le ministre, vous avez évoqué divers éléments qui recoupent presque tous ceux que nous avons développés dans le cadre de nos interventions en défense de cette proposition de loi : nous formulons donc tous un même diagnostic. Nous sommes d'accord sur l'engagement de l'éducation nationale et sur la progression à laquelle vous avez fait référence. Il y a effectivement une progression, mais les chiffres, vous le reconnaîtrez, démontrent l'insuffisance des moyens aujourd'hui mis en oeuvre.
Vous avez dit, monsieur le ministre, que cet engagement ne relève pas de la seule responsabilité de l'éducation nationale. Cela correspond bien aux moyens nouveaux que nous proposons dans notre proposition de loi. Il n'y a pas de révolution, nous proposons quelques moyens supplémentaires, en complémentarité de l'action de l'éducation nationale, appelée elle-même à se développer et à progresser.
La formation aux premiers secours, qui existe déjà, n'est pas validée dans le cadre du brevet des collèges. J'ai envie de répondre à Xavier Breton que nous conditionnons l'obtention du brevet à la formation, et non aux résultats. Cette formation est déjà prévue par la loi. Éric Berdoati évoque une épreuve supplémentaire. Il ne s'agit pas de cela, mais de valider, à l'occasion de l'obtention du brevet des collèges, une formation qui n'est pas reconnue aujourd'hui dans ce cadre. Or il serait important qu'elle le soit, car la formation aux premiers secours est le prolongement des compétences sociales et civiques qui figurent dans le socle commun. Elle est, bien sûr, un enjeu de société, mais aussi un enjeu éducatif et un enjeu pédagogique.
Vous m'avez demandé, monsieur le ministre, si nous faisions confiance aux acteurs éducatifs, qui s'emploient chaque jour à travailler avec les enfants. Évidemment : notre texte ne propose rien d'autre que ce qui se développe aujourd'hui, mais apporte des moyens complémentaires. En plus de tout ce que l'éducation nationale développe et a l'intention de développer, nous préconisons la mise à disposition de « services civiques », employés par les SDIS, voire par les unions départementales de sapeurs pompiers – c'est l'objet d'un de nos amendements –, puisqu'elles ont emporté l'appel d'offres et sont chargées de la formation des volontaires « service civique », tous employeurs confondus.
Vous avez évoqué le chiffre de 27 millions d'euros. Peut-être me suis-je mal exprimé dans mon propos introductif, mais cette somme a été calculée en prenant pour hypothèse le fait que nous atteindrions d'un seul coup les objectifs des précédentes lois. Nous proposons de différer l'exécution de ce texte à 2014, pour laisser à l'éducation nationale le temps de monter en puissance. Il est faux de penser que cela coûterait subitement 27 millions d'euros. J'ai rappelé que le budget était d'un peu plus de 1 milliard d'euros.
Xavier Breton parle d'une progression de 50 % du nombre de collégiens formés : permettez-moi de dire que c'est un peu facile, car 50 % de pas grand-chose, cela ne fait pas beaucoup !