Je ne reprendrai pas l'ensemble des arguments excellemment développés par mes collègues Jean Dionis du Séjour, Charles de Courson, Jean-Christophe Lagarde et Olivier Jardé.
Nous sommes, on l'a dit, face à un problème qui touche un très grand nombre de nos concitoyens. En qualité de parlementaires, nous avons tous et toutes eu l'occasion de recevoir dans nos permanences des victimes du surendettement.
Je voudrais vous apporter mon témoignage en tant qu'ancien directeur d'un organisme de financement du logement social chargé d'octroyer des crédits dans le cadre, un peu particulier, des comités interprofessionnels du logement : nous visions plutôt le qualitatif que le quantitatif. J'ai eu ainsi à me préoccuper de la situation des emprunteurs et de leur famille à de multiples reprises et j'ai pu me rendre compte que certains organismes de crédit tiraient profit de la naïveté de certains clients pour les pousser dans la voie du surendettement. Cela n'est moralement pas acceptable. Il me paraît donc essentiel, grâce à la responsabilisation de l'ensemble des prêteurs, de protéger les emprunteurs de bonne foi. Nous savons bien qu'une situation difficile peut mettre des gens dans un état de faiblesse et les amener à contracter des crédits à la consommation pour rembourser d'autres crédits, entrant dans un cycle infernal qui aboutit à des drames humains.
En plus de ceux déjà avancés, un autre argument me paraît essentiel : la mise en place d'un tel système constituera une mesure éminemment sociale. Il faut savoir que 40 % de nos concitoyens n'ont pas accès au crédit, parce que les banquiers ne prennent même plus le temps d'examiner leur dossier : en dessous d'un certain niveau de revenus, on ne vous prête plus.