Nous avons eu de longues discussions en commission sur ce sujet complexe. Vous avez souhaité introduire dans le texte la problématique des lentilles de contact au motif, nous avez-vous dit, des réclamations formulées auprès de la DGCCRF, ce qui, je l'avoue, me laisse un peu dubitative.
Étant moi-même porteuse de lentilles de contact depuis vingt ans – comme de nombreuses autres personnes –, je m'inquiète que le texte ne distingue pas les lentilles rigides, fabriquées sur mesure, comme le sont les lunettes prescrites par un ophtalmologiste, des lentilles souples, jetables, correspondant à d'autres besoins, mais moins précises en termes de correction de la vue, puisque leur degré de correction s'établit par pas de 0,25 dioptrie.
Vous dites, monsieur le secrétaire d'État, que vous ne voulez pas compliquer la vie du consommateur : il me semble pourtant que c'est ce que vous allez faire avec vos propositions ! Si je peux comprendre le sens de l'amendement relatif aux primo-porteurs de lentilles, en revanche je ne vois pas l'intérêt d'exiger la production d'une ordonnance valide chaque fois que l'on veut renouveler ses lentilles jetables – qui, je le rappelle, sont souvent hebdomadaires, si ce n'est journalières. Obliger les personnes concernées à avoir en permanence leur ordonnance sur elles est un facteur évident de complication, surtout pour celles qui, pour une raison ou une autre, se trouvent éloignées de leur domicile. Par ailleurs, je suis bien placée pour savoir qu'il n'est pas toujours facile d'obtenir un rendez-vous chez un ophtalmologiste.
Certes, le développement de la vente des lentilles sur internet – uniquement en raison des prix pratiqués, car les délais, eux, sont les mêmes – a pu susciter un certain nombre de contestations, mais cela ne justifie pas, à mon sens, que vous vous focalisiez ainsi sur la question des lentilles.