Monsieur le Premier ministre, le chômage des jeunes âgés de dix-huit à vingt-six ans constitue un véritable drame pour notre pays, un véritable échec pour le Gouvernement : 600 000 d'entre eux le subissent actuellement avec les difficultés morales et financières qu'il entraîne. Et au moment où il serait nécessaire de renforcer votre action en leur faveur, vous envoyez des signes négatifs aux structures chargées de les accompagner dans leur recherche d'emploi.
Les missions locales ont pris toute leur place auprès des jeunes en difficulté. Elles font un remarquable travail pour épauler ceux qui sont le plus éloignés de l'emploi, ceux qui cumulent les problèmes psychologiques, de santé et d'échec scolaire. Ces jeunes-là ne semblent plus vous intéresser.
Par une circulaire de janvier 2011, en effet, vous avez changé les objectifs des missions locales. Vous souhaitez les juger uniquement sur les chiffres d'insertion dans l'emploi. C'est certes l'objectif ultime ; mais en les évaluant sur ce seul critère, vous ignorez tout le travail préalable pour en arriver là. Pourquoi les mettre en concurrence et les culpabiliser parfois, alors même que les bassins d'emploi et les publics sont très différents ?
Les jeunes méritent une attention toute particulière. Ils ont envie de s'en sortir et les missions locales sont le lieu où ils peuvent s'orienter, se former, reprendre espoir et obtenir un emploi. Ce qui ce cache derrière votre retrait progressif, c'est peut-être la volonté d'en démontrer l'insuffisante efficacité afin d'amener à leur disparition progressive.
Monsieur le Premier ministre, les missions locales doutent aujourd'hui de vos réelles intentions. Elles ont besoin d'être rassurées et vous demandent d'ouvrir des négociations au plus vite. Quand allez-vous enfin les entendre et donner à ce service public de l'emploi des jeunes les moyens de fonctionner efficacement ? (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)