Monsieur le secrétaire d'État, parmi les conclusions du Grenelle de l'environnement figure le développement du transport ferroviaire de marchandises. Or, pour qu'il puisse être développé, il faut que les trains arrivent dans les grandes agglomérations. Il faut aussi qu'il soit accepté par la population, et pour cela il doit être supportable.
Or, ma commune de Drancy, dans le département de Seine-Saint-Denis – mais le problème se pose ailleurs, notamment à Noisy-le-Sec –, possède une immense gare de triage, l'une des plus importantes de la région, qui occupe 12 % de son territoire. Cela génère un bruit infernal, dû au système de freinage des trains, qui ne fait que croître au fil des années. Jour et nuit, les riverains subissent des explosions, des crissements et des bruits stridents qui peuvent aller jusqu'à 110 ou 115 décibels – par comparaison, le vol d'un Airbus A310 représente environ 130 décibels. Selon une étude réalisée sur le bruit, de tels bruits sont anxiogènes et néfastes pour la santé.
Parallèlement, cette gare étant également une gare de voyageurs de la ligne B du RER, qu'a évoquée M. Cochet, elle devrait favoriser la concentration de la population. Or, c'est exactement l'inverse qui se produit car les gens qui le peuvent fuient les quartiers aux alentours de la gare, qui se ghettoïsent. Cela a des conséquences négatives pour les déplacements urbains et la ville est gênée dans ses projets d'aménagement du territoire. On pourrait en effet construire 450 logements autour de la gare, dont un certain nombre de logements sociaux, dans le cadre de l'Agence nationale de rénovation urbaine, mais aussi une crèche, une école maternelle, et beaucoup de choses encore.
Nous avons saisi à plusieurs reprises les ministres concernés et Réseau ferré de France, qui semble avoir des difficultés pour trouver des solutions techniques afin de réduire les bruits infernaux générés par les gares de triage, à Drancy comme dans l'ensemble du pays.
Il est urgent, dans le cadre du Grenelle de l'environnement et de la nouvelle politique qui se met en place, de réduire ces bruits afin que les transports ferroviaires, notamment de marchandises, soient mieux acceptés et puissent être développés.
Une expérience menée dans la région de Bordeaux – il s'agissait d'injecter de l'huile dans les systèmes de freinage – s'est avérée infructueuse. RFF semble se tourner vers d'autres solutions.
Monsieur le secrétaire d'État, l'Île-de-France ayant été qualifiée de « point noir » du bruit, de quelle manière le Gouvernement entend-il aider RFF, ou d'autres partenaires, à procéder aux recherches et aux tests – la ville de Drancy est volontaire – afin de supprimer ces nuisances ?