Notre collègue Grosperrin a dit tout à l'heure que l'épreuve de formation aux premiers secours risquait de rendre le brevet des collèges encore plus « baroque ». Pour ma part, je n'y verrais rien de négatif, mais simplement l'image d'une composition artistique séduisante… Il en est ici comme de l'enseignement de l'histoire de l'art : nous ne prétendons pas former des spécialistes, mais donner quelques éléments qui pourront être approfondis. C'est l'occasion d'associer les connaissances scolaires avec des valeurs présentes dans les programmes de l'école, qui concourent à la formation des futurs citoyens. Il ne suffira évidemment pas de valider cette épreuve pour pouvoir porter secours, mais du moins les élèves sauront-ils ce qu'il ne faut pas faire – ce qui est déjà beaucoup.
Il reste que les adultes eux-mêmes ne sont pas formés. Nous avons tous entendu parler, pour prendre un exemple récent, de cette petite fille décédée dans une école suite au coup qui lui avait été porté par un autre élève. Sans prétendre tout résoudre, l'instauration de l'épreuve de « formation aux premiers secours » au brevet permettrait de sensibiliser assez tôt les élèves, ce qui n'enlève ni la nécessité de se former tout au long de la vie, ni celle de recourir aux spécialistes.
Le brevet permet de valoriser les épreuves académiques avec le socle commun. Ce texte permettrait de valoriser également, pour les élèves dont le parcours académique est difficile, des moments d'apprentissage qui leur permettent de révéler des qualités humaines.