Vous vous trompez fondamentalement, car vous essayez de nier la situation internationale. Que je sache, la crise ne vient pas de la France. Elle vient des États-Unis. Arrêtez d'être repliés sur vous-mêmes et de croire que nous sommes sur une île déserte.
Deuxième observation, M. Muet nous dit en substance : « Si nous étions au pouvoir, nous ferions 50 milliards d'économies sur les niches fiscales. » Je cite le chiffre qui est avancé dans le programme du parti socialiste. Je rappelle que le montant des niches fiscales, c'est 73 milliards. Cela veut dire que vous comptez supprimer 70 % des niches fiscales.
Je suppose que vous voulez fiscaliser les allocations familiales, puisque c'est votre thèse traditionnelle. Quand nous étions dans l'opposition, nous nous y sommes opposés, avec d'ailleurs le groupe communiste.
Voulez-vous, monsieur Muet, supprimer les 5,5 milliards de dépenses fiscales correspondant à la défiscalisation des heures supplémentaires ? Je vous rappelle que cette mesure toucherait les salariés les plus modestes. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Ce ne sont pas les cadres, ni les cadres supérieurs, qui font des heures supplémentaires. Que vous soyez pour ou que vous soyez contre, il faut être un peu sérieux.
Voulez-vous supprimer toutes les niches qui visent à soutenir l'investissement locatif ? Il y a déjà une crise du logement. Si l'on supprimait ces mesures d'incitation, nous serions dans une « sur-crise » du logement.
Par conséquent, il n'est pas responsable, mes chers collègues, de dire que vous allez faire des économies de cette manière-là.
Ma troisième observation porte sur la règle d'or. Comme toujours, vous serez, parmi les socialistes européens, les derniers. Je note cependant avec intérêt que deux de vos candidats, François Hollande et Ségolène Royal, viennent de se rallier à la règle d'or. Et si j'en crois les sondages, ils sont légèrement majoritaires, à eux deux, au sein de l'électorat socialiste. Ce qui montre que votre électorat est quand même très en avance sur ses élus.