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Intervention de Jean-Pierre Balligand

Réunion du 13 septembre 2011 à 15h00
Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Balligand :

La présentation écrite de notre collègue Dassault montre que, jusqu'en 2003, l'excédent commercial hors énergie dépassait 10 milliards d'euros. Dès 2004, le solde chute de moitié avant de plonger dans le rouge très brutalement à partir de 2007. Quant à notre part de marché relative en valeur dans l'Union européenne, le tournant se situe après 2004. Avant, elle dépasse 8 %, puis elle chute à 6 % en 2010. Les chiffres figurant dans les tableaux ne me semblent pas correspondre aux discours tenus sur la compétitivité de l'économie française, à moins que certaines des mesures prises par la droite depuis qu'elle est au pouvoir n'expliquent la dégradation…

Connaissant le monde agricole et ses grandes entreprises, je pense que nous faisons une grave erreur qui nous coûte très cher. Tous gouvernements confondus, nous jouons exclusivement sur une cinquantaine de très grandes sociétés. Pour le dire autrement qu'Hervé Novelli, comme pour l'impôt sur les sociétés qui pèse deux fois moins lourd sur les sociétés du CAC40 que sur les autres, notre politique à l'export est captée par les grands groupes qui en sont les bénéficiaires exclusifs. Nous devrions faire l'inverse en prenant les PME comme fer de lance. Je ne suis pas d'accord du tout avec ce qui a été dit sur le portage. Comme les grandes entreprises sont obligées d'offrir des compensations à leurs clients, elles donnent bien souvent de la sous-traitance à des PME locales, et n'aident nullement les PME françaises à exporter. Il suffit de regarder comment Lula a négocié plusieurs de nos gros contrats. Un tel biais est une constante de notre politique, mais nous avons été aveuglés. Un exemple. La France était l'un des grands exportateurs de sucre, mais nous avons inventé des dispositifs tels que nous ne le sommes plus, parce que nous avons créé des sortes de rentes foncières. Nous ne sommes plus performants et nous cédons du terrain devant les Brésiliens qui ont une puissance de frappe considérable, et même devant l'Allemagne qui, aujourd'hui, exporte du sucre ! Obnubilés que nous sommes par les avions et les trains, nous travaillons pour EADS et Alstom, en ignorant complètement nos PME. Il faudrait inverser le processus.

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