Je salue votre franchise et votre clarté, monsieur le secrétaire d'État. Peut-on faire la part, dans la dégradation de notre commerce extérieur, entre le structurel et le conjoncturel ? Qu'est-ce qui explique le décrochage brutal de l'agriculture, de l'industrie agroalimentaire, de la métallurgie par rapport à l'Allemagne ?
Vous avez dit aussi que les PME n'avaient pas besoin d'exporter. Je viens d'une région où il existe un tissu de PME très innovantes, mais elles reculent devant le maquis que représentent les marchés situés au fin fond de la Chine ou du Vietnam, d'autant qu'elles doivent pour y accéder, s'adresser à de multiples interlocuteurs – la région, les chambres de commerce,… Elles n'ont pas les moyens d'effectuer de telles démarches.
Il existe un phénomène nouveau, appelé insourcing. Dans ma circonscription, était installé un des géants de l'électronique, Flextronics qui a tout liquidé. Eh bien, cinq ans après, parce qu'il n'arrive pas à obtenir la même qualité de fabrication, son concurrent, le groupe chinois Wahoo réimplante des entreprises de même niveau technologique – je pourrais même vous dire où. Sommes-nous capables d'accompagner le phénomène car, à vrai dire, les performances de l'AFII ne m'ont guère convaincu ?
Pour inciter les PME à exporter, il y aurait des solutions simples. Dans les stages que les grandes écoles de commerce proposent en milieu ou en fin de cycle, l'Asie représente un tiers des offres, contre 80-90 % en Allemagne. Ne pourrait-on pas en faire autant ? J'approuve l'idée d'inviter des patrons de PME dans l'avion présidentiel. Et je voudrais soumettre à votre réflexion la stratégie d'implantation de Coca-Cola. Trois ans avant, on élabore un business plan exceptionnel en réseau avec toutes les entreprises qui travaillent avec eux. L'investissement n'est pas que financier et le projet se déploie sur plusieurs années au profit de tout un essaim de PME-PMI.