Un dernier mot avant d'aller rejoindre Pierre Méhaignerie pour mettre au point notre rapport commun sur la compétitivité de l'économie française. Certes, il y a consensus sur le déficit de compétitivité, que ce soit en termes de qualité – nous avons des produits de milieu de gamme, là où les Allemands occupent le haut de gamme – ; en termes de prix – les Allemands ne rognent pas leurs prix alors que c'est pour nous la première variable d'ajustement – ; ou en termes d'innovation et de recherche – le crédit d'impôt recherche permettra peut-être de le combler. En revanche, nous n'avons pas de déficit de compétitivité vis-à-vis des entreprises de l'industrie manufacturière couvertes par des conventions collectives. Les coûts allemands sont inférieurs aux nôtres là où les conventions collectives ne s'appliquent pas, c'est-à-dire dans une toute petite partie des entreprises industrielles allemandes et dans l'agroalimentaire. Au cours des dix dernières années, les coûts du travail dans l'industrie manufacturière française ont plus progressé chez nous qu'en Allemagne mais ils restent à un niveau inférieur. C'est ce qui ressort des quelque quatre-vingts auditions menées par la mission d'information sur la compétitivité de l'économie française.