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Intervention de Laurence Derrien-Lallement

Réunion du 1er septembre 2011 à 9h00
Mission d'information relative à l'analyse des causes des accidents de la circulation et à la prévention routière

Laurence Derrien-Lallement, chef du département communication et information de la direction de la sécurité et de la circulation routières, DSCR :

S'agissant de l'efficacité de la communication, nous avons été confrontés au problème de ceux qui, souvent grands contrevenants, ne sont pas sensibles aux campagnes et n'écoutent même pas en direct les slogans. Nous avons alors choisi de ne plus dire « ne faites pas » mais de passer par le contrôle social. Tel est le cas pour les gros consommateurs d'alcool. Nous avons communiqué sur le thème : « Ne laissez pas une personne conduire… ». Car, aujourd'hui, il faut noter qu'au moins 50 % des accidents les plus graves et qui mettent en cause l'alcool sont causés par des personnes qui ont un très fort taux d'alcoolémie (supérieur à 1,2 gramme). Ces personnes, quand elles s'apprêtent à conduire, n'ont plus le discernement. Il faut donc renvoyer à des tiers pour que ces derniers les dissuadent de prendre leur voiture.

Nous avons remis à la mission parlementaire un dossier qui recense toutes les campagnes de communication qui ont été réalisées ces dernières années. Je ne pense pas qu'on puisse dire que la garde a été baissée depuis 2008. Si M. Namias a eu cette impression, c'est que, ayant cessé son mandat à cette date, il a peut-être été moins sensible à nos efforts depuis lors.

Actuellement, la délégation réalise moins de courts-métrages pour la télévision mais ses spots sont toujours présents dans certaines émissions (« C'est pas sorcier », « Auto-moto »). La présence de la délégation apparaît peut-être moins, de la sorte, sur le petit écran, mais le travail de fond de sensibilisation à la sécurité routière reste effectif.

En ce qui concerne les deux-roues motorisés, une concertation nationale a eu lieu sous l'égide du Délégué interministériel à la sécurité routière. Les questions liées à l'équipement des motards ont occupé une grande place dans la concertation. Un guide destiné aux deux-roues est sorti récemment, faisant le point sur tous les problèmes évoqués au cours des tables rondes, et il a été très largement diffusé.

La surmortalité des deux-roues – c'est tout à fait vrai – reste un grave problème auquel est confrontée la prévention routière. Tout se passe comme si les deux-roues motorisés restaient, malgré tout, moins concernés par les progrès de la sécurité routière.

En termes de communication, nous avons consacré beaucoup d'énergie à la sensibilisation des motards aux questions de prévention routière. En 2010, notamment, on a créé un site internet dédié, on a délivré des informations sur le délit de débridage, on a lancé une campagne de distribution de post-it sur les pare-brise des voitures pour les inciter à faire attention aux motards, etc. Et l'on peut constater qu'en 2010, même si les progrès restent encore insuffisants, la mortalité des motards a baissé (entre 10 et 20 % selon les types d'usagers). Cela n'est sans doute pas sans lien avec l'action de la DSCR.

A propos des slogans et des campagnes télévisées de la prévention routière, la question a été posée de savoir si les thématiques abordées n'étaient pas trop trash. Pour ma part, je pense que non. Les courts-métrages de la DSCR ne font jamais du trash par goût ou par esthétisme. Il s'agit de montrer la réalité concrète de l'accident et de faire de la pédagogie en prenant appui sur des images tirées de la réalité.

Sur les phénomènes d'hypovigilance – et la possibilité de généraliser les bandes bruyantes sur autoroute pour lutter contre l'endormissement –, la DSCR reconnaît qu'il s'agit là d'une préoccupation tout à fait fondée, cause d'environ 30 % des accidents. La DSCR a fait des campagnes, cet été, avec les sociétés d'autoroutes pour anticiper et prévenir les phénomènes de perte d'attention au volant. Mais ces campagnes ne sont pas encore suffisantes et la somnolence demeure une source d'accidents majeure qu'il va falloir considérer avec attention.

Je ne reviens pas sur ce qui a été dit sur les motocyclistes et sur le point de savoir s'ils étaient toujours fautifs en cas d'accidents. La communication doit effectivement les associer à la collectivité des conducteurs et leur montrer que l'on reconnaît qu'ils peuvent être aussi victimes des autres usagers de la route.

Enfin, sur la question des « radars pompes à fric », la récrimination du public est bien connue et elle est très difficile à remettre en cause. Les usagers, en général, ne critiquent pas l'efficacité des radars et leur intérêt pour la sécurité routière ; mais ils ont beaucoup de difficultés à admettre – ce qui est pourtant le cas – que les recettes perçues ne vont pas principalement alimenter les caisses de l'Etat. En ce domaine, il faut faire de la pédagogie soutenue.

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