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Intervention de Fabrice Hamelin

Réunion du 1er septembre 2011 à 9h00
Mission d'information relative à l'analyse des causes des accidents de la circulation et à la prévention routière

Fabrice Hamelin, chargé de recherches à l'Institut français des sciences et technologies des transports, de l'aménagement et des réseaux, IFSTTAR :

Sur la question des vives réactions et des controverses qui ont suivi les décisions du dernier CISR, je répondrais volontiers, en observant les différents pays qui pratiquent une politique volontariste dans le domaine de la sécurité routière et, notamment, qui appliquent le contrôle sanction automatisé – merci d'ailleurs, à ce propos, d'avoir fait référence à mon livre : Les radars et nous –, que ces pays connaissent tous la controverse à un degré ou à un autre.

La question que l'on peut se poser c'est de savoir pourquoi la controverse apparaît aujourd'hui de manière aussi vive, alors qu'en fait, en 2004 par exemple, il y avait déjà eu beaucoup de débats sur l'implantation des radars, notamment avec la FFMC, mais que les controverses avaient fini par s'apaiser. Un élément de réponse pourrait être le fait qu'aujourd'hui les radars sont devenus un outil symbole de la politique conduite – une politique plutôt taxée de répressive – et qu'ils apparaissent même, en fait, comme le principal outil, voire même le seul outil, utilisé par le gouvernement.

Pourtant, notre politique de prévention routière est un mixte de différentes mesures, pour la plupart assez diversifiées. Pour rendre la politique de prévention routière mieux comprise, et donc plus acceptable, il faudrait davantage communiquer sur ce caractère mixte et diversifié. Plus généralement, en termes de communication, il est d'ailleurs toujours très important de savoir si l'on se focalise sur telle ou telle action ou si l'on présente, de manière exhaustive, tout ce que l'on fait.

Je complèterai ces remarques par trois observations. Tout d'abord, actuellement, dans le domaine de la sécurité routière, on peut remarquer qu'il y a un très grand nombre de voix qui s'expriment, que leur origine soit une source publique ou privée. Cette polyphonie n'aboutit par à un discours toujours très cohérent pour le grand public.

D'autre part, aujourd'hui, il semble que l'efficacité des radars soit moins avérée. A partir de là, beaucoup de barrières sautent qui empêchaient jusque là de critiquer l'outil. C'est ce que j'ai appelé dans mon livre « la spirale du silence ». Quand on a une opinion que l'on pense être minoritaire, fréquemment, on se censure, on ne l'exprime pas. En revanche, quand les freins disparaissent, la spirale s'inverse.

Enfin, on doit noter qu'aujourd'hui, les motards n'ont pas repris le leadership de la contestation. Ceux qui se mobilisent actuellement contre la politique suivie, ou contre les radars, sont d'autres acteurs, plus proches du grand public.

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