S'agissant des jeunes, il convient de distinguer les jeunes hommes et les jeunes femmes, car les risques sont bien supérieurs chez les premiers : lors des dépistages, les hommes sont bien plus nombreux à être contrôlées avec une alcoolémie supérieure à 0,5 ; les jeunes femmes boivent aussi souvent, mais à des doses inférieures.
Une autre caractéristique de l'homme jeune, c'est de mélanger l'alcool et le cannabis, ce qui est très dangereux : alors que le risque d'accident est multiplié par 1,8 en cas de consommation de cannabis et par 8 en cas de consommation d'alcool à dose moyenne, il est multiplié par quinze si l'on associe les deux ! De ce point de vue, instaurer une « tolérance zéro » en matière d'alcool chez les jeunes permettrait de limiter le risque en empêchant ce type de mélange.
Il est entendu que l'alcool est responsable du tiers des tués, mais on disait la même chose il y a dix ans, quand a été lancée l'étude « Stupéfiants et accidents mortels de la circulation routière » (SAM). Or un tiers de 4000, c'est moins qu'un tiers de 7 000 ! On a donc réduit considérablement le nombre de tués imputable à l'alcool. Pourtant, les conducteurs ne sont pas moins alcoolisés. La cause en est la réduction de la vitesse, qui a permis de diminuer, dans les mêmes proportions, le nombre de tués imputable à l'alcool et celui imputable à d'autres causes.