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Intervention de Charles Mercier-Guyon

Réunion du 1er septembre 2011 à 17h00
Mission d'information relative à l'analyse des causes des accidents de la circulation et à la prévention routière

Charles Mercier-Guyon, secrétaire de la commission médicale de la Prévention routière :

La Prévention routière s'est prononcée récemment sur un éventuel abaissement du taux d'alcoolémie légal chez les jeunes conducteurs ; nous avons répondu par la négative, et ce pour trois raisons.

Premièrement, comme vient de le souligner Bernard Laumon, on ne peut fonder une politique pénale sur une absence de risque épidémiologique.

Deuxièmement, si les études expérimentales démontrent effectivement qu'avec 0,5 gramme d'alcool dans le sang, le risque théorique d'accident est multiplié par deux ou trois, cela équivaut aux effets d'un traitement tranquillisant à petites doses, d'un état grippal ou d'une nuit blanche, en particulier chez les travailleurs aux trois-huit.

Cela fait quatorze ans que je travaille sur le dossier des médicaments ; nous avons proposé à l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) un système de pictogrammes avec trois couleurs, en fonction du risque, le premier niveau – jaune – correspondant à un risque potentiel réel, mais non significatif en termes épidémiologiques. Un conducteur avec une alcoolémie légèrement inférieure à 0,5 gramme sera soumis à un « surrisque » théorique s'il est fatigué ou distrait, mais il pourra le compenser à l'aide de conseils ou de pauses. Dans les restaurants d'autoroute, on se plaint que les gens ne boivent plus du tout de vin sur les longs trajets ; mais, en ce qui me concerne, quand je fais un trajet de 500 kilomètres, je m'abstiens de boire de l'alcool, car je cherche à compenser la fatigue accumulée !

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