La position constante du gouverneur de la Banque centrale européenne, depuis deux ans, a été de demander des aides temporaires pour la Grèce qui n'altèrent pas sa possibilité de revenir à des conditions de financement normales une fois le mauvais moment passé. Si l'on faisait essuyer des pertes considérables aux banques, il n'y aurait aucun espoir de les voir recommencer à financer le pays dans des conditions normales avant longtemps. La position allemande était radicalement différente. Le 21 juillet, c'est une position intermédiaire qui a été adoptée.
Le premier plan d'aide, début 2010, consistait à prêter directement 16 milliards à la Grèce, en nous endettant. Il a donc un coût budgétaire, compensé par la perception des intérêts versés par l'État grec. Le nouveau dispositif, en revanche, consiste en une garantie donnée au Fonds européen de stabilité financière qui lui-même va se financer sur les marchés. L'État grec est censé au moins couvrir le coût de l'accès du Fonds aux marchés. Reste le risque que la garantie doive jouer. La France avait mis en place un système du même type en 2008 avec la Société de financement de l'économie française, la SFEF. Le risque ne s'est pas réalisé et nous avons même eu des rentrées budgétaires. En ce qui concerne la Grèce, l'objectif n'est pas de réaliser une bonne opération budgétaire mais de s'assurer que l'État grec soit en mesure de faire face à ses engagements.