Notre position est la suivante : on ne téléphone pas quand on conduit. Maintenant, la FFMC, par tradition, n'est pas pour les clivages « pour ou contre ». Si elle devait se prononcer, ce serait en faveur de la formation et de la sensibilisation.
Il est possible de réduire la mortalité en moto. Je rappelle que la baisse de mortalité a été plus importante, ces quarante dernières années, pour les usagers des deux-roues motorisés que pour tous les autres usagers. Sur les six premiers mois de 2010 analysés par l'Observatoire interministériel de la sécurité routière, elle a été de 29 % pour les motards, 16 % pour les cyclomotoristes et de seulement 6 % pour les automobilistes. Il faut que chacun s'approprie la culture de la sécurité routière. Bien sûr, cela suppose un travail de très longue haleine, sans doute peu compatible avec les impératifs électoraux.
Mais revenons à la visibilité. On veut nous faire porter un gilet fluorescent en nous disant que cela va nous protéger, alors qu'il n'y a plus de lumière sur certaines voies extrêmement dangereuses ! C'est le cas, depuis un an, sur les voies rapides urbaines d'Ile-de-France. Le motard ne voit rien sur une bretelle de sortie non éclairée, avec un seul phare. Et on ne peut pas le voir s'il doit s'arrêter au bord de la chaussée, par exemple à la suite d'une crevaison : en effet, le gilet de haute visibilité avec des bandes rétro-réfléchissantes n'a d'utilité que dans l'éclairage direct des phares, mais pas sur le côté.
Connaissez-vous la récente campagne lancée par les sociétés d'autoroutes où leurs agents posent sur des affiches avec un cône sur la tête, un gilet fluorescent et un tutu ? Le slogan est le suivant : « Que faudra-t-il faire pour qu'on nous voie ? » Ils ne sont pas invisibles, pourtant. Mais il faut apprendre aux conducteurs à partager la route.