Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Xavier Bertrand

Réunion du 5 juillet 2011 à 14h00
Mission d'information relative à l'analyse des causes des accidents de la circulation et à la prévention routière

Xavier Bertrand :

Ce gilet permet de réduire les blessures en cas de chute, mais n'empêche pas l'accident. Il ne se déclenche, d'ailleurs, qu'en cas de chute, après l'accident. En outre, à la suite d'un choc frontal ou latéral contre une voiture, le corps touche le véhicule en 90 millisecondes, alors que le gilet le plus rapide ne se gonfle qu'au bout de 120 millisecondes.

Il coûte en moyenne 500 euros. Ceux qui l'adoptent sont déjà majoritairement équipés et possèdent une culture de sécurité routière. Ainsi, le gilet airbag ne concernera que les motards les moins exposés aux accidents, et pas ceux qui ne possèdent pas cette culture : les jeunes, les nouveaux utilisateurs, les urbains qui passent de l'auto ou du scooter à la moto de 125 cm3.

Il faut absolument convaincre tous les automobilistes que les motards ne sont pas des sauvages qui roulent trop vite et sont responsables de leurs propres accidents, mais des conducteurs vulnérables à l'égard desquels il convient de redoubler d'attention. La formation ne suffira pas : les pouvoirs publics, les assureurs et les associations devront mener des campagnes en ce sens. Le problème est que, dans cette chaîne, les pouvoirs publics constituent le maillon faible. J'en veux pour preuve les annonces du Conseil interministériel de la sécurité routière du 11 mai dernier, qui ont fait beaucoup de bruit, mais n'apportent que de mauvaises réponses à de bonnes questions.

Un exemple avait été mis en avant par le rapport Guyot : pour les pouvoirs publics, le port d'un gilet haute visibilité ou l'apposition de dispositifs réfléchissants résoudrait le problème de visibilité des motards. Or les chercheurs de l'INRETS ont démontré que les motards n'étaient pas invisibles, mais que les automobilistes ne les voyaient pas, parce qu'ils ne les cherchaient pas dans la circulation. Concrètement, un gilet fluorescent ne protégera pas un motard si un automobiliste décide de faire demi tour pour prendre une place sur le trottoir d'en face.

Un automobiliste peut circuler avec un kit mains libres. On sait pourtant qu'une oreillette mobilise les mêmes zones du cerveau…

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion