La dynamique que vous évoquez, et à laquelle je crois beaucoup, afin de remettre sur pied ce maillon faible qu'était l'université au sein de ce système de trois acteurs que la France a institué le long des siècles, se traduira tout de même nécessairement par une différenciation assez forte entre les « grandes universités mondiales » et les « petites universités régionales ». Nous nous apprêtons à sortir de ce réflexe administratif français bien connu qui consiste à dire que sur 83 universités, nous disposons de 83 lieux d'excellence en matière d'enseignement supérieur et de recherche qui doivent être égalitairement traités. Je caricature sans doute un peu mais pas autant que l'on pourrait peut-être le penser.
En tant que président de la CPU, pensez-vous que ce schéma de différenciation est acceptable dès lors que chacun dispose des moyens lui permettant de gagner l'excellence dans son domaine et à son niveau, et alors que des représentants du SNESUP, la semaine dernière, nous ont encore tenu le discours égalitaire habituel en demandant de sortir de l'élitisme à tout crin dans lequel nous serions ?
Plan Campus et PIA constituent des leviers forts afin d'engager une redistribution et, à terme, une différentiation, sachant que grâce à la mécanique des PRES, le paysage universitaire est en pleine recomposition. Comment vos mandants réagissent-ils à cette situation ? Des résistances se font-elles jour ?