Ma question s'adressait à monsieur le Premier ministre,
La France du sport, c'est aussi, historiquement, la France de Poulidor. Pas toujours celle qui gagne donc, mais pas pour autant celle qui se fait humilier. On peut perdre avec panache ; on peut perdre avec honneur. Nous n'avons rien vu de tout cela à Durban mercredi dernier.
Annecy 2018, avec seulement sept voix obtenues, enregistre le pire score d'une ville candidate aux jeux Olympiques depuis plus de vingt ans. L'humiliation a été durement ressentie par la délégation présente à Durban mais aussi par les athlètes, par les bénévoles, par tous ceux qui font la richesse du mouvement sportif national, par tous ceux qui aiment le sport et ses valeurs, tout simplement.
Vous le savez, monsieur le Premier ministre, la responsabilité du Gouvernement est engagée dans cette déroute. (Murmures sur les bancs du groupe UMP.)
Dès décembre dernier, Jean-Claude Killy déclarait que nous allions à notre perte. Il avait malheureusement raison. Comment, sans adhésion locale, emporter l'adhésion nationale puis le mouvement sportif international ? Comment, sans projet sportif français d'avenir, emmener une candidature à la victoire ?
Alors, qui pilotait réellement ce projet ? Les deux présidents successifs ? L'Élysée ? Le Gouvernement ? Les élus locaux ? Les membres français du CIO ? Le Comité national olympique et sportif français – le CNOSF – ? L'agence de communication ? (Vives exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Personne en réalité. Chacun, dans une candidature, doit tenir son rôle : la ville candidate pour enclencher l'adhésion populaire, le CNOSF pour la légitimité, les sportifs pour la finalité, l'État pour offrir les garanties.
Vous avez été incapables de rassembler autour d'Annecy (Protestations sur les bancs du groupe UMP),…