Contrairement à ce que vous semblez croire, ou nous faire croire, ce n'est pas un débat sémantique. De deux choses l'une : soit vous n'acceptez pas de mentionner clairement les qualifications professionnelles, et il en découle que la gestion du marché du travail se résume à celle des compétences ; soit vous l'acceptez, et vous reconnaissez le droit des personnes à un parcours professionnel. La différence est substantielle pour tous ceux qui s'occupent de formation professionnelle et pour les syndicats. J'appelle votre attention sur ce point.
Pour être plus clair encore, je vais être cru. Le débat oppose d'un côté la conception du MEDEF selon laquelle la régulation du marché de l'emploi se résume à gérer des compétences et, de l'autre, une conception plus large qui estime qu'il faut favoriser la qualification professionnelle et élever le niveau de qualification, ce qui implique de prendre en charge le parcours des individus.
Repousser cet amendement, c'est faire un choix idéologique très clair. Nous ne cherchons pas à nous opposer – nous aurions pu réclamer une substitution pure et simple –, nous proposons d'inscrire les deux termes, preuve d'une attitude équilibrée. Nous comprendrions mal que la valorisation des qualifications professionnelles ne figure pas dans les missions de l'institution.