Vous nous proposez que la nouvelle institution puisse « prescrire » aux demandeurs d'emploi les « actions utiles pour développer leurs compétences professionnelles et améliorer leur employabilité ». Ce n'est pas vous faire injure, madame la ministre, que de souligner que les termes que vous utilisez font irrésistiblement écho à l'ensemble des politiques européennes de retour à l'emploi s'inspirant du workfare. Pour notre part, nous ne souhaitons pas que notre service public de l'emploi bascule vers un modèle où la personne privée d'emploi sera soumise au régime de la carotte et du bâton, en vertu duquel les indemnités ne seront plus considérées comme un droit, mais comme une faveur. Pourquoi « prescrire » quand on peut « proposer » ? N'est-ce pas préjuger de l'éventuelle mauvaise volonté du demandeur d'emploi ? N'est-ce pas s'orienter vers un système de sanctions, en lieu et place de l'accompagnement des demandeurs d'emploi ?
C'est au nom d'une conception respectueuse du projet de vie des demandeurs d'emploi que nous vous invitons à remplacer le verbe « prescrire » par le verbe « proposer ». Monsieur Poisson, vous pouvez bien voter ça !