Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, monsieur le ministre d'État, ministre des affaires étrangères et européennes, monsieur le ministre de la défense et des anciens combattants, monsieur le secrétaire d'État auprès du ministre de la défense et des anciens combattants, mes chers collègues, notre action en Libye s'inscrit dans la stricte application de la « responsabilité de protéger » dont les membres permanents du conseil de sécurité de l'ONU sont les dépositaires. Le régime libyen a utilisé les moyens les plus abjects pour mettre à bas l'insurrection que des années de dictature ont suscitée : assiéger des villes, tirer à l'arme lourde sur des civils, torturer, envoyer des bandes mercenaires piller et massacrer. Nous ne pouvions admettre de tels agissements. Grâce à notre intervention, les populations civiles de Benghazi et de Misratah ont été sauvées d'un massacre annoncé.
Au-delà du seul cas libyen, notre action a permis de préserver l'espoir des millions de citoyens des pays arabes qui se sont engagés en faveur de la liberté et de la démocratie. Laisser Kadhafi triompher, c'était envoyer le pire des messages aux jeunesses arabes mobilisées pour décider enfin de leur avenir. C'est sans doute grâce à cette intervention que le peuple syrien et bien d'autres persévèrent dans leur combat. Grâce à elle, cet élan historique n'a pas été brisé.
Quatre mois après cette décision, deux types d'interrogations apparaissent : celles relatives à l'organisation de la coalition et à ses capacités ; celles relatives à l'issue de ce conflit.
Je relèverai tout d'abord que cette intervention illustre l'efficacité du couple franco-britannique. Ce sont nos deux pays qui ont emporté la décision au sein du Conseil de sécurité des Nations unies. Ce sont eux qui, au sein du groupe de contact pour la Libye, assurent la direction politique des opérations ; l'OTAN n'est chargée que des tâches logistiques de coordination des efforts de la coalition.