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Intervention de Bernard Cazeneuve

Réunion du 12 juillet 2011 à 15h00
Débat et vote sur l'autorisation de la prolongation de l'intervention des forces armées en libye — Ouverture du débat

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Cazeneuve :

Et si cette différence devait être payée par le ministère de la défense, cela signifierait que ses crédits d'équipement seraient affectés au détriment de la capacité de nos forces à être projetées sur les théâtres des opérations extérieures, ce qui serait fort préjudiciable à l'image de la France et à son rôle dans le monde.

Par conséquent, monsieur le Premier ministre, je vous demande comment seront financés ces moyens non encore budgétisés. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

Si la défense des populations de Benghazi n'a pas de prix, elle a un coût, et ce coût ne peut être assumé par le ministère de la défense, pour les raisons que je viens d'indiquer.

Enfin, monsieur le Premier ministre, l'opération dans laquelle nous sommes engagés doit avoir un prolongement politique. En effet, des frappes aériennes, une opération militaire ne sauraient constituer un objectif en elles-mêmes : il faut définir en outre une issue politique. Et cette issue, nous devons la construire dans un cadre multilatéral qui maintienne à nos côtés nos partenaires de l'Union africaine, ceux de la Ligue arabe et ceux de l'Union européenne, lesquels comptent leurs moyens militaires et prennent parfois leurs distances vis-à-vis de nous.

À cette fin, plusieurs conditions doivent être réunies. D'abord, nous devons clarifier nos priorités politiques à l'heure où nous nous apprêtons à définir cette solution. Vous avez dit vous-même que le colonel Kadhafi devait partir. C'est évident. Voilà un homme qui est accusé par la Cour pénale internationale de crimes contre l'humanité en raison des crimes dont il s'est rendu coupable envers son peuple : il serait pour le moins curieux que la France, engagée dans l'opération dont nous parlons, préconise de le maintenir au pouvoir !

En outre, dans un entretien à Sud-Ouest – un bon journal ! – paru hier, le ministre des affaires étrangères déclarait que la question n'est pas de savoir si le colonel Kadhafi doit partir, mais quand et comment il partira.

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