Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, messieurs les ministres, mes chers collègues, avant d'aborder la question qui nous occupe cet après-midi, je voudrais, au nom du groupe socialiste, exprimer notre plus ferme condamnation des événements qui sont produits hier en Syrie : ils donnent une idée de la nature du régime de Bachar Al-Assad et fournissent des indications intéressantes sur la conception que le leader syrien a désormais du droit international. Nous formons le voeu que dans les jours, dans les semaines qui viennent, toutes les initiatives puissent être prises afin de manifester la condamnation la plus unanime de ces actes par la communauté internationale. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC et sur plusieurs bancs du groupe UMP.)
Par-delà ce qui peut nous différencier sur ces bancs, j'aimerais, monsieur le Premier ministre, que nous ayons une pensée pour nos soldats engagés sur les théâtres des opérations extérieures : au péril de leur vie, 13 500 d'entre eux sont aujourd'hui projetés sur six théâtres d'opérations. En Afghanistan, où 4 000 hommes sont déployés, un soldat français a perdu la vie hier, portant ainsi à soixante-quatre le nombre des militaires français tombés sur le sol afghan depuis le début de l'opération dans laquelle nous sommes engagés, pour la plupart d'entre eux d'ailleurs sous le feu des talibans.
Cela montre, s'il en était besoin, que la défense du message de la France dans le monde, de ses valeurs, de son rang de puissance a aussi sa douloureuse contrepartie : le sacrifice de nos soldats qui, par-delà nos frontières, périssent pour que progressent la paix et la sécurité dans le monde.
En Afghanistan, nous pensons que le temps est venu, monsieur le Premier ministre, de retirer nos troupes. La situation du pays a profondément changé et nous regrettons que la France ait attendu que le Président Obama se prononce pour faire connaître enfin sa doctrine et sa décision.