..et où les combats s'intensifient sur le territoire libyen.
Concernant le lancement de cette opération, nous saluons l'indiscutable esprit d'initiative et l'incontestable rapidité d'action et de décision du Président de la République, qui ont permis d'éviter un bain de sang à Benghazi.
Que n'auraient pas dit les bonnes âmes qui s'opposent à cette intervention si nous avions laissé faire un nouveau Srebrenica, dont nous venons de commémorer hier, tristement, le seizième anniversaire ? (Applaudissements sur les bancs des groupes NC et UMP.)
Monsieur le Premier ministre, l'action à la fois juste, courageuse et déterminée du Gouvernement, et notamment du ministre d'État, honore la diplomatie française, au-delà de nos frontières.
La France a fait un pari sur l'avenir en animant le groupe de contact et en étant le premier pays à reconnaître la légitimité du Conseil national de transition. Cela s'est rapidement traduit par la mise en place d'une présence diplomatique à Benghazi, fief des insurgés. Et saluons le courage et la détermination de notre chargé d'affaires, l'ambassadeur Antoine Sivan, qui dans des conditions difficiles et périlleuses, sous la protection du GIGN, assume une mission complexe qui fait honneur à nos diplomates.
Je souhaite, au nom du groupe centriste – et je suis convaincu que nous nous retrouvons tous quels que soient les bancs sur lesquels nous siégeons –, rendre un hommage solennel aux femmes et aux hommes engagés dans nos forces maritimes et aériennes sur ce théâtre. Souvent jeunes, c'est avec le professionnalisme et le courage qui les caractérisent qu'ils défendent le droit international, les couleurs de la France et les valeurs de la République sur ce théâtre d'opérations extérieures.
Il y a quinze jours, en visite à la base aérienne 115 à Orange, j'ai pu personnellement mieux me rendre compte de la nature de leur engagement, des moyens mis en oeuvre et du caractère particulièrement délicat de leur action. Ayant partagé avec eux un vol d'entraînement sur Mirage 2000, j'ai pu prendre conscience de l'extrême difficulté de la tâche d'un pilote de chasse, puisque les décisions sont prises dans des conditions hors norme, en une fraction de seconde, avec des conséquences d'autant plus importantes que les forces kadhafistes se sont insérées au milieu de la population civile, n'hésitant pas à se servir de boucliers humains.
Déjouant les velléités de certains agitateurs islamistes, nous devons saluer le vent de liberté et de démocratie qui souffle dans le monde arabe. Hier, ce sont des régimes archaïques – je pense à la Tunisie et à l'Égypte – qui se sont écroulés tels des châteaux de cartes. Aujourd'hui, les insurrections libyenne, syrienne, yéménite et autres se heurtent à l'acharnement sanguinaire du pouvoir en place.
En Tunisie comme en Égypte, la communauté internationale a soutenu les aspirations de la rue, en condamnant avec fermeté l'action des forces de sécurité lorsqu'elles ont eu recours à la violence pour mettre un terme aux manifestations. À Tunis et au Caire, les autorités militaires ont joué un rôle essentiel en refusant de retourner leurs armes contre leur propre population pour éviter la perspective d'un bain de sang.
Mais, dans ce formidable élan sur la rive sud de la Méditerranée, force est de constater que les mêmes causes ne produisent pas les mêmes effets.
Comment ne pas parler du Maroc ? La liberté et la démocratie y progressent depuis plus d'une décennie. La récente modification de la Constitution du royaume a été unanimement saluée.