Il appartient aux Libyens d'écrire leur histoire car il s'agit de leur révolution, pas de la nôtre. Mais la France, avec ses partenaires, est prête à y apporter toute sa contribution.
C'est l'enjeu du groupe de contact, qui est chargé du pilotage politique et de la coordination de l'action internationale en faveur de la Libye, et qui ne cesse de s'élargir depuis sa création, en particulier à des États africains ou arabes.
L'appui au CNT sera le premier sujet à l'ordre du jour de la réunion du groupe de contact, auquel Alain Juppé a pris une part prépondérante, à Istanbul vendredi prochain. Le moment venu, comme l'a proposé le Président de la République, une grande conférence des amis de la Libye, au service de sa reconstruction politique, économique et humanitaire pourra être organisée.
Dans ce contexte, les efforts de médiation se multiplient pour trouver une issue politique à la crise, dont ceux conduits par la Russie, et l'Union africaine, dont la France appuie l'engagement croissant.
Lors de son dernier sommet, l'Union africaine a confirmé que Kadhafi ne saurait prendre part à la négociation de la transition politique.
On voit bien que les positions respectives des uns et des autres sur les modalités de cette transition se rapprochent. L'envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies doit jouer un rôle central pour coordonner les différentes initiatives de médiation et faciliter la mise en place, le plus tôt possible, d'un processus politique inclusif et représentatif autour du CNT.
Indépendamment des opérations militaires, la communauté internationale a décidé de mettre en place un mécanisme financier pour assurer les dépenses d'urgence humanitaire de la Libye libre. L'Italie, le Koweït, le Qatar, l'Espagne, la Turquie, les États-unis, ont annoncé qu'ils y contribueraient. La France, quant à elle, a annoncé le dégel de 290 millions de dollars d'avoirs libyens jusqu'à présent sous sanctions.
Mesdames et messieurs les députés, on ne peut pas évoquer la Libye en faisant abstraction de ce qui se passe dans le monde arabe depuis le début de l'année. Pourquoi agir en Libye et pas dans d'autres États où sévissent meurtres et massacres d'innocents ? Cette interrogation est aussi ancienne que les relations internationales et je ne la balaie pas d'un revers de main.
Nous ne voulons pas de « deux poids, deux mesures », car nous soutenons toutes les aspirations des peuples à la liberté et à la dignité.
Mais c'est ainsi : il y a des lieux, des moments, des circonstances qui font que ce qu'il est possible de faire pour un peuple, il n'est malheureusement pas possible de le faire ailleurs car il n'y a pas de consensus international.