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Intervention de François Fillon

Réunion du 12 juillet 2011 à 15h00
Débat et vote sur l'autorisation de la prolongation de l'intervention des forces armées en libye — Ouverture du débat

François Fillon, Premier ministre :

Mais nous avons en face de nous un homme qui est accusé par le procureur de la Cour pénale internationale de crimes contre l'humanité.

L'usage de la force n'est pas une fin en soi. Une solution politique en Libye est plus que jamais indispensable et elle commence à prendre forme. Les conditions de la suspension des opérations militaires sont connues : un cessez-le-feu authentique et vérifiable qui suppose notamment un retour des forces de Kadhafi dans leurs casernes ; la fin des exactions contre les populations civiles ; le libre accès de l'aide humanitaire ; et, enfin, le retrait du colonel Kadhafi du pouvoir.

La France défend une vision claire de l'avenir du pays : celui-ci ne peut appartenir à personne d'autre qu'aux Libyens eux-mêmes. Et pour la France, si l'avenir de la Libye ne peut pas s'écrire avec Kadhafi ou ceux qui ont du sang sur les mains, il doit pouvoir l'être autour du Conseil national de transition.

À l'initiative du Président de la République, notre pays a été le premier à reconnaître ce Conseil. Certains ont cru bon de critiquer cette initiative française ; en réalité, elle a ouvert la voie. Trois mois plus tard, près d'une trentaine de pays, de tous les continents, considèrent le CNT comme leur interlocuteur politique privilégié, sinon unique, en Libye, car le CNT est la seule autorité légitime sur place, qui regroupe des représentants de l'ensemble du pays et qui a un projet crédible pour édifier la future Libye libre et démocratique. Le CNT manifeste une réelle volonté de mettre en place un État de droit, dans le respect de l'unité du pays et de l'intégrité du territoire, avec Tripoli comme capitale.

Dès lors que la chute de Kadhafi sera avérée, la feuille de route du CNT prévoit successivement la formation d'un gouvernement provisoire, la tenue d'un congrès national rassemblant l'ensemble des représentants de la Libye, la formation d'une assemblée constituante, l'adoption d'une constitution par référendum, sous la supervision des Nations Unies, avant des élections générales. Nous soutenons cette feuille de route et, demain, nous serons vigilants dans sa mise en oeuvre.

Naturellement, l'avenir de la Libye sera difficile. Faut-il pour autant ne voir que les risques et jamais les chances offertes par le changement ?

Car enfin, de quoi parle-t-on ? De la fin de quarante-deux années de dictature en Libye.

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