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Intervention de François Fillon

Réunion du 12 juillet 2011 à 15h00
Débat et vote sur l'autorisation de la prolongation de l'intervention des forces armées en libye — Ouverture du débat

François Fillon, Premier ministre :

…par la communauté internationale : pour la première fois, le principe de la « responsabilité de protéger », adopté en 2005 par l'ONU, a été mis en oeuvre dans une situation concrète.

De fait, le Conseil de sécurité s'est expressément appuyé sur l'échec des autorités libyennes à remplir leur responsabilité de protéger leur population pour assurer lui-même une telle protection, en prenant des mesures dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies, qui autorise le recours à la force.

Certains ont prétendu que notre intervention avait été décidée pour contrebalancer notre surprise face aux révoltes tunisienne et égyptienne. C'est faire injure au Gouvernement.

La France n'engage pas ses forces armées à la légère. Lorsque le Président de la République a envoyé nos premiers aviateurs au-dessus de Benghazi, les chars de Kadhafi entraient dans ses faubourgs.

La France ne prend pas davantage ses décisions seule. Plus d'une vingtaine de pays occidentaux et arabes et d'organisations internationales ont participé au sommet de Paris du 19 mars, rassemblant ainsi dans l'urgence tous ceux désireux de tout mettre en oeuvre pour sauver la Libye libre et appliquer les résolutions du Conseil de sécurité. Et au premier rang d'entre eux, le Royaume-Uni, sous l'impulsion déterminée de David Cameron.

Notre décision a été mûrie, elle a été pesée, et elle ne fut prise qu'à l'issue de plusieurs semaines de pressions diplomatiques et d'avertissements, délibérément ignorés par Kadhafi. La résolution 1973 du 17 mars autorisant le recours à la force avait en effet été précédée de la résolution 1970 du 26 février, dans laquelle le Conseil de sécurité exigeait la fin des violences, saisissait le procureur de la Cour pénale internationale et adoptait un premier régime de sanctions.

Le colonel Kadhafi a ignoré ce message. Comme il a ignoré, tout au long des mois de février et de mars, les multiples appels du Conseil européen, du G8, de l'Union africaine, de la Ligue des États arabes et de la Conférence des États islamiques condamnant les violations des droits de l'homme et soulignant la légitimité des demandes du peuple libyen.

C'est ce jusqu'au-boutisme qui a contraint la communauté internationale à intervenir militairement, et en dernier recours.

En revanche, il est tout à fait vrai que le vent de liberté qui soufflait sur le monde arabe en ce printemps 2011 a imprégné notre décision. S'il n'y avait pas eu ce souffle de liberté, si prometteur pour la région, il est possible que la France et la communauté internationale eussent limité leur action à la seule dénonciation de la répression.

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