Là encore j'attends avec impatience de connaître la position sur le fond du Gouvernement. Car son texte, notre collègue Charles de la Verpillière l'a rappelé, est exactement celui que nous votons à une exception près : les membres du Gouvernement.
Pourquoi la commission des lois et la commission des finances ont-elles voté en faveur de l'extension aux membres du Gouvernement ? Pour deux raisons évidentes. Premièrement, si vous ne l'incluez pas, personne dans les cabinets ministériels ne voudra plus signer quoi que ce soit ; on demandera à M. le ministre de bien vouloir le faire et tout le monde sera tranquille, y compris le ministre qui n'aura pas vu une bourde énorme !
Deuxièmement, comment pouvez-vous expliquer au peuple français que les exécutifs locaux peuvent être mis en cause quand ils commettent une irrégularité, mais pas les exécutifs nationaux ? Quelle est la logique ? Il n'y en a pas. Ils sont représentants du peuple et l'exécutif local, qui plus est, est élu.
Veut-on une démocratie ouverte dans laquelle la contrepartie de la responsabilité et de la confiance de nos concitoyens, c'est la sanction en cas de bêtise grave ? À voir les motifs d'inculpation, il s'agit vraiment de faits graves. Le Gouvernement avait donc raison, sauf sur un point : les membres du Gouvernement n'étaient pas concernés.
Monsieur le ministre, quelle est la position du Gouvernement sur le fond ? Restez-vous toujours favorable à la mise en cause de la responsabilité des gestionnaires publics, y compris des exécutifs locaux, mais pas des membres du Gouvernement ? Ou êtes-vous pour « la totale », autrement dit vous ralliez-vous à la position des deux commissions ?