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Intervention de Catherine Lemorton

Réunion du 13 juillet 2011 à 9h30
Modification de la loi portant réforme de l'hôpital — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCatherine Lemorton :

Puisque l'on évoque vos mensonges, je vais me permettre d'en rappeler un autre proféré par le ministre, lors des débats de jeudi dernier, lorsqu'il a affirmé n'avoir jamais voulu revenir sur l'ordonnance sur la biologie et a accusé les parlementaires et les biologistes eux-mêmes d'avoir créé la confusion.

En effet, la lecture des comptes rendus de la commission bioéthique révèle une position bien différente. Interrogé par notre collègue de l'UMP, Jean-Sébastien Vialatte, partisan de l'abrogation, M. Bertrand a clairement répondu : « Je suis prêt à examiner la situation et à revenir au besoin sur l'ordonnance. Si vous avez des propositions à cet égard, ma tâche serait facilitée ». Mensonge !

Madame la secrétaire d'État, vous transmettrez au ministre le message suivant : qu'il arrête les mensonges et assume la situation inextricable dans laquelle la majorité présidentielle a plongé la biologie médicale.

Il s'agit là d'un véritable bourbier : bourbier autour des ristournes qui, si elles étaient appliquées, profiteraient à de grands laboratoires externalisés au détriment des compétences internes aux hôpitaux ; bourbier encore lorsque l'on s'interroge – des syndicats de biologistes m'interpellaient encore hier soir sur ce sujet – sur le bien fondé de la nomination, après avis d'une commission, d'un PU-PH non biologiste à la tête d'un service de médecine interne parce qu'il aurait fait trois ans de biologie.

On croit toujours que la biologie ne sert qu'à lire les taux de cholestérol ou de glycémie, alors que cette discipline est bien plus compliquée et ce n'est pas Mme Nora Berra, médecin, qui me contredira. La biologie est une spécialité à part entière. Lire un compte rendu d'auto-immunité ou de bactériologie multirésistante, n'est pas anodin. Pourquoi ce qui est valable dans un sens ne l'est-il pas dans l'autre ? Pourquoi un médecin biologiste, qui a passé trois ans dans un service de pneumologie, ne pourrait-il pas devenir PU-PH à la tête de ce service ? Je pose la question. Vous traitez la biologie comme si elle était une sous-spécialité. Les biologistes ont beaucoup de mal à l'admettre.

Mensonge, ironie mal placée, l'examen de ce texte tourne à l'examen de conscience ; je m'adresse là encore à M. Bertrand. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)

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