Il représente moins de 1 million d'EVP – équivalents vingt pieds – , alors que, dans les ports que je viens de citer, il varie entre 9 et 2 millions.
Les grands ports européens que vous prenez en exemple dans le préambule du projet de loi portant réforme portuaire ont bénéficié de larges soutiens publics, leur permettant ainsi de réaliser des investissements de grandes envergures. Entre 1997 et 2005, les ports belges ont bénéficié de concours financiers de plus 350 millions d'euros, alors que le soutien aux ports français s'élève, à peine, à 120 millions.
Barcelone et Gênes, concurrents historiques de Marseille, situés à la croisée des lignes Europe-Asie, Europe-Afrique et Méditerranée-Amérique du Nord ont vu leur trafic augmenter, respectivement, de 1,5 et 1,3 million d'équivalents vingt pieds.
C'est ainsi que le port de transbordement de Gioia Tauro, en Calabre, est devenu le premier port de la mer Méditerranée avec un trafic de plus de 3 millions d'EVP. Algésiras, avec 20 % des parts de marché de la façade maritime, a connu une augmentation de son trafic de près de 2 millions d'EVP au cours des quinze dernières années. À Malte, le port de Marsaxlokk traître un volume de 1,5 million d'EVP. En France, le trafic n'a fait que doubler et cette faible évolution se traduit par une perte des parts de marché.
Sur sa façade maritime, pourtant en fort développement, Marseille a vu sa part de marché passer de 10,7 à 5,5 % pour les conteneurs. Le port de Marseille a perdu la moitié de sa part de marché et la baisse se poursuit inexorablement.
Pourquoi un tel recul ? Dans les années quatre-vingt, les collectivités locales investissaient notamment grâce aux subventions européennes. Aujourd'hui, les caisses des collectivités sont vides et vous savez pourquoi. En réalité, l'État n'a pas de vraie politique portuaire ou, plutôt, il ne souhaite pas en avoir ; il se retourne donc vers les opérateurs privés.
En 2006, 200 millions d'euros d'investissements publics ont été réalisés sur l'ensemble des ports français, l'État en a versé 60 au titre des infrastructures et des subventions mais, dans le même temps, il en a récupéré 27,5 au titre des dividendes.
Heureusement, les régions, avec 20 millions d'euros d'investissements,…