Mais non, monsieur le ministre, ou alors on peut faire n'importe quoi ! On a toujours l'impression que c'est trop lorsqu'il s'agit de protection. En la matière, les contraintes sont certes difficiles à accepter, j'en ai bien conscience.
Que deviendront les objets mobiliers attachés à l'édifice ? Ils ne doivent pas être séparés. On aménage un château en hôtel, mais que fait-on des meubles ?
Je m'interroge également sur le respect de la volonté de tous ceux qui ont fait des dons ou des legs à l'État. Nous en avons déjà parlé.
La disparition des commissions départementales des objets mobiliers au profit d'une commission régionale me semble en outre irréaliste. La conservation de ce que nous avons de plus précieux ne doit pas être sacrifiée sur l'autel de la RGPP, surtout lorsqu'il s'agit de grandes régions telles l'Aquitaine ou l'Île-de-France.
Enfin, quel est l'avenir du Centre des monuments nationaux, privé des droits d'entrée de nombreux palais et expositions ? Que deviendra son personnel ? Sera-t-il cédé gratuitement, lui aussi ?
Tout n'est pas négatif dans cette proposition de loi. Mais elle mérite d'être amendée positivement, comme l'ont dit mes collègues, afin que l'esprit que nous voulons lui insuffler ne soit pas dévoyé par l'irruption d'opérateurs tournés vers le commerce et l'argent plutôt que vers la culture et l'intérêt général.
Permettez-moi pour conclure, monsieur le ministre, de citer le rapport de Jacques Rigaud sur l'inaliénabilité des collections des musées, rapport soutenu par votre prédécesseur, Mme Albanel : « Avant de parler de sa valorisation économique, songeons que ce bien commun est au coeur même de ce que l'on a longtemps appelé le génie de la France. » (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)