Ce ne sont pas non plus les évolutions proposées en matière de gouvernance, de coopération interportuaire ou l'extension du périmètre d'intervention des établissements portuaires qui, demain, pourront investir au-delà de leur circonscription dès qu'ils y auront intérêt.
Non, ce qui pose problème aujourd'hui – excusez-moi, monsieur le secrétaire d'État – c'est l'absence manifeste d'une véritable politique portuaire. À quoi bon faire un Grenelle de l'environnement pour, quelques mois plus tard, présenter un projet de loi sans souffle, sans ambition, déconnecté des grands enjeux de la problématique des transports en Europe et dans notre pays ? Les ports ne sont-ils pas un maillon essentiel de la chaîne des transports et, par conséquent, déterminant dans la définition d'une politique de développement durable digne de ce nom ? Où est donc la transversalité ?
Comme ce fut déjà le cas lors de la décentralisation des ports d'intérêt national en 2005, aucune réflexion de fond préalable n'a été menée. Il n'était pas question à l'époque de s'opposer au principe de la décentralisation, mais sur quelles bases, sur quels critères ? Il eût été nécessaire, à l'échelon national, de poser le problème en termes d'aménagement du territoire et de politique des transports. Quelles motivations, monsieur le secrétaire d'État, ont-elles pu conduire le gouvernement d'alors à créer précipitamment, et en dehors de toute concertation, un nouveau port autonome à La Rochelle dans les tout derniers jours de décembre 2004 ? Je me suis interrogé.