Nous avons déjà eu l'occasion d'aborder avec Alain Lamassoure le mode de financement du budget européen qui peut effectivement nous séparer sur certains points. Mais il est sûr qu'en toute hypothèse, la première priorité concerne l'harmonisation des assiettes et en tout premier lieu celle de l'impôt sur les sociétés.
Par ailleurs, je voudrais souligner le paradoxe des réformes engagées sur la PAC depuis quelques années. L'idéologie dominante répugne à ce que la PAC soit un instrument contracyclique en suivant une logique de découplage des aides, puisqu'un agriculteur touche le même niveau d'aide quel que soit le prix de sa production, alors que des instruments contracycliques coûteraient moins cher que des instruments rigidifiés par le découplage total. Aujourd'hui, La PAC serait en moyenne moins coûteuse si on pouvait activer des instruments seulement quand on en a besoin. Ce débat dure depuis des années et c'est un débat politique et idéologique très fort sur la substance même des politiques agricoles.
Pour étayer mon propos, pourquoi avons-nous pu intégrer les pays d'Europe centrale et orientale ainsi que Malte et Chypre dans le compromis budgétaire de 2003 sans augmenter le budget de la PAC et avec le même plafond de dépenses agricoles ? Tout simplement parce que nous n'avons plus utilisé les subventions à l'exportation.