Monsieur Paul, je vous ai bien écouté. Vous avez mis en cause la procédure d'urgence. Pourtant, il y a bien urgence. Aujourd'hui, les bateaux passent au large, loin du Havre ou de Marseille – où soixante-dix navires sont aujourd'hui bloqués. Le port d'Anvers a atteint 120 % de ses capacités de trafic ; les entreprises françaises sont obligées de faire revenir leurs conteneurs par camion, ce qui occasionne des coûts supplémentaires alors que beaucoup d'entre elles sont en difficulté.
Alors, oui, il y a urgence !
Vous avez parlé d'une réforme « encombrante ». Il n'en est rien. Elle est le nécessaire prolongement de la réforme de 1992 – et nous pouvons rendre hommage aujourd'hui à son auteur ici présent. Par ailleurs, le « non » irlandais au référendum n'a rien à voir avec la question car la compétition aujourd'hui n'est pas européenne, mais mondiale. Si des grands groupes internationaux investissent aujourd'hui en France, je m'en réjouis car ce sont grâce à eux que des projets tels que 3XL et 4XL, à Marseille-Fos, Port 2000 au Havre peuvent voir le jour, en collaboration avec les entreprises des régions concernées.
Vous parlez encore d'idéologie. Mais je crois qu'elle est surtout de votre fait. Vous ne voulez rien changer et l'on sait à quels résultats cela aboutit. Pour ma part, je fais confiance aux syndicats car, comme vous l'avez fort justement souligné, ils ont fait des propositions auxquelles le secrétaire d'État a répondu. Je ne doute pas du sens des responsabilités dont ils ont fait preuve.
S'agissant des dockers, j'aimerais citer quelques chiffres. Au Havre, la réforme de 1992 s'est traduite par le départ de 1 091 dockers et la mensualisation de 1 034 autres, ce qui les a mis à l'abri du chômage et de la précarité. Aujourd'hui, 1 800 emplois sont mensualisés et 200 dockers font partie du pool. Autrement dit, nous avons retrouvé les effectifs de 1993,…