Monsieur le président, mesdames et messieurs les députés, le projet de loi portant réforme portuaire soumis ce jour à l'Assemblée nationale poursuit un objectif simple : il vise à relancer la compétitivité de nos ports, à leur redonner la place qui devrait être la leur sur le marché européen.
La France, avec ses trois façades maritimes – pour ce qui concerne sa partie métropolitaine – et compte tenu de sa situation de carrefour en Europe, devrait figurer au premier rang des pays portuaires européens. Or il n'en est rien. Tous les rapports, toutes les études sur nos ports s'accordent à constater la dégradation globale de leurs parts de marché en Europe, une dégradation qui va, hélas, en s'accentuant.
Alors que le marché des conteneurs – celui qui connaît la plus forte croissance et dont la valeur ajoutée est la plus forte – se développe à grande allure en Europe, les parts de marché de nos ports ont été quasiment divisées par deux entre 1989 et 2006.
Comment analyser cette perte de compétitivité ? Les raisons en sont simples et je vous les exposerai rapidement. Comme le montre l'excellent rapport de Jean-Yves Besselat, la productivité des grands ports maritimes français est, d'une manière générale, inférieure à celle de leurs concurrents européens. Le temps d'attente, le temps de déchargement et de chargement y sont supérieurs. Or, dans un marché mondialisé, où l'importance des ports chinois n'est plus à démontrer, le temps est un facteur essentiel pour les armateurs, qui, compte tenu du coût d'immobilisation d'un navire, optent pour les ports belges, néerlandais, voire espagnols, dans lesquels les opérations de chargement et de déchargement sont effectuées beaucoup plus rapidement.
Le manque d'efficacité de nos ports résulte pour une bonne part de l'absence de commandement unique sur les terminaux.