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Intervention de François Brottes

Réunion du 17 juin 2008 à 15h00
Modernisation de l'économie — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Brottes :

Dans ce dernier exercice, je veux saluer le one-man-show de Frédéric Lefebvre. Ce député influent de l'UMP aura réalisé, au cours de ce festival libéral, plusieurs numéros d'artiste qui, s'ils ne furent pas toujours aboutis, devraient, à force de répétitions, lui permettre de s'imposer.

Je pense à l'amendement, que j'ai qualifié « du pied dans la porte » et dont le vote a été reporté, sur la fin du financement du sport éducatif par le sport professionnel ou à l'amendement bidon du tarif social pour la téléphonie mobile, qui n'a aucune chance de voir le jour, faute de base juridique, mais qui dédouane nos trois opérateurs, en oubliant de dire que les ventes aux enchères des prochaines licences de téléphonie mobile vont coûter cher aux consommateurs. Je pense également à l'amendement hypocrite sur l'action de groupe, qui est une véritable tartufferie puisqu'il laisse croire à l'opinion que l'UMP y est favorable alors que, depuis des mois, vous refusez nos propositions en la matière, en reportant l'échéance. Je pense enfin à l'amendement « Fouquet's », qui repousse sans vergogne les limites des seuils anti-concentration en matière de télévision, afin que les Bouygues et Bolloré continuent à s'épanouir et à garder la maîtrise du jeu. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.)

Quant aux acteurs du réseau bancaire, je ne doute pas qu'ils vous seront éternellement reconnaissants d'avoir banalisé le livret A, leur permettant ainsi de distribuer un produit sur lequel ils pourront faire de nouveaux profits, sans avoir l'obligation, comme la Banque postale, d'accueillir tous les clients qui en font la demande. Comme on dit chez moi, ils auront le beurre et l'argent du beurre.

Je ne doute pas non plus que les acteurs du secteur de la grande distribution vous voueront une admiration sans nom puisqu'ils pourront, comme ils le demandaient ardemment, étrangler leurs fournisseurs et s'implanter où ils voudront sans véritable contrainte. Le commerce de proximité, lui, attendra. En effet, le FISAC, qui peut théoriquement soutenir, sous différentes formes, ce type de commerces, ne sera abondé qu'à hauteur d'à peine 15 % du produit de la taxe sur les grandes surfaces. Cherchez l'erreur ! Quant à l'augmentation des crédits de ce fonds, qui correspond à 500 ou 550 euros de plus par commune, le moins que l'on puisse dire est qu'elle traduit une ambition modérée.

Vous avez refusé de vous attaquer efficacement au monopole vertical des centrales d'achat et, sous prétexte de supprimer les marges arrière, vous avez renoncé à exiger la transparence sur la pratique du référencement, qui impose aux fournisseurs de payer un bakchich pour être autorisés à vendre par l'intermédiaire d'une centrale d'achat : autant d'aveux qui démontrent que ce texte est taillé sur mesure pour Michel-Édourad Leclerc et ses peu nombreux camarades de jeu. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche.)

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