Pourquoi souhaitons-nous préciser et faire figurer le terme de « prévention » ? Parce que, quand on parle de prévention ou de préservation de la santé, toute la question est de savoir comment on entend la mettre en place. Est-ce uniquement par l'information ou est-ce aussi par l'action ? Il y a là une grosse différence.
Aujourd'hui, la prévention est très souvent conçue comme une meilleure information dispensée aux travailleurs, ou même au chefs d'entreprise ou aux cadres chargés d'encadrer des équipes de salariés.
Or, il est important d'aller au-delà de la simple information et de s'impliquer au niveau de l'action : il faut que le médecin du travail puisse intervenir et faire des formations, par exemple, sur la façon de se tenir sur son poste de travail. On parle beaucoup des troubles musculo-squelettiques. Il est fondamental d'apprendre aux salariés travaillant sur des postes informatiques comment se tenir face à l'écran. Si l'écran est de côté, il en résultera inévitablement des troubles au niveau des vertèbres cervicales. Si le salarié est installé correctement devant son poste de travail, il les évitera.
Il ne suffit pas de dire. Il faut aussi agir, ce qui suppose que le médecin du travail ait le temps de le faire et donc qu'il y ait suffisamment de médecins du travail dans les entreprises. Il faut aussi que les chefs d'entreprise acceptent que des formations soient dispensées sur le temps de travail, afin de réellement prévenir – au sens d'empêcher – par la démonstration. C'est le sens de nos amendements.