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Intervention de Bernard Lesterlin

Réunion du 30 juin 2011 à 10h30
Fonctionnement des institutions de la polynésie française — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Lesterlin :

Monsieur le rapporteur, j'ai lu avec attention votre rapport. Il se résume aux formules suivantes : « une instabilité politique et institutionnelle avérée […] que les réformes successives n'ont pas su enrayer […] ayant fait naître une situation économique préoccupante ». Vous préconisez d'améliorer cette situation « en favorisant la constitution de majorités claires et stables à l'Assemblée polynésienne » et « en améliorant le fonctionnement des institutions de la Polynésie française ».

Juger que la préoccupante situation économique et sociale de la Polynésie – car elle est effectivement préoccupante – n'est imputable qu'à l'instabilité politique de son gouvernement et considérer que cette instabilité politique n'est imputable qu'au système électoral qui prévaut est sans doute un raisonnement un peu court. C'est aussi une manière de stigmatiser nos compatriotes polynésiens dans leurs rapports à la démocratie, ce qui me paraît à la fois désagréable et injuste. Non, je veux vous le dire : cette instabilité que vous dénoncez, madame la ministre, dix gouvernements s'étant succédé en sept ans, depuis l'année 2004, est d'abord un problème de constance de l'UMP vis-à-vis de l'UMP. Nous célébrons aujourd'hui – M. Buillard nous l'a rappelé tout à l'heure –, l'autonomie de ce territoire, car, à une heure près, nous sommes encore le 29 juin en Polynésie. Je suis fier d'avoir été l'un des proches collaborateurs de Georges Lemoine, qui, au Gouvernement, a permis la mise en oeuvre de cette autonomie. Nous célébrons aussi le septième anniversaire de l'accession d'Oscar Temaru – c'était le 30 juin 2004 – à la présidence de la Polynésie française.

Il ne fait aucun doute que le développement économique de tout territoire requiert de la stabilité politique : il faut une permanence des interlocuteurs, ne serait-ce que pour les investisseurs. Pour autant, ne dramatisons pas les choses. La Polynésie vit en paix et ses institutions sont relativement stables, dans le cadre de l'autonomie interne au sein de la République française, même si des ajustements législatifs sont intervenus depuis 1984, notamment vingt ans plus tard, en 2004. Veillons à ce qu'une frénésie de modifications institutionnelles ne provoque pas l'instabilité politique elle-même. Il ne suffit pas de constater l'échec des solutions institutionnelles passées pour justifier une nouvelle tentative. Pourquoi celle-ci ne serait-elle pas, à son tour, vouée à l'échec ? Pourquoi notre éminent rapporteur, Didier Quentin,…

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