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Intervention de René Dosière

Réunion du 30 juin 2011 à 10h30
Fonctionnement des institutions de la polynésie française — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRené Dosière :

Madame la ministre, nous devrions tous ensemble réfléchir davantage à ce que doit recouvrir le terme d'autonomie. Il a été longtemps brandi comme un rempart contre l'indépendance alors que la manière dont il était mis en application ne faisait que la préparer. Il faut donc se demander ce que, concrètement, veut dire l'autonomie. Il y a en tout cas une différence entre les deux notions : l'autonomie n'implique absolument pas une diminution de la présence de l'État. Or il semble qu'à cet égard, on ait des progrès à faire.

La deuxième cause structurelle d'instabilité en Polynésie est d'ordre économique.

L'ancien Premier ministre Michel Rocard était clairvoyant lorsqu'il déclarait à propos des DOM-TOM : « Toute agitation institutionnelle n'est qu'une fuite en avant. La question de l'autonomie économique est de loin ce qu'il reste de plus important à conquérir. »

Certes, différents paramètres rendent la tâche particulièrement malaisée. Un professeur d'économie local, Christian Montet, démontre que « les conditions économiques et sociales des petites îles du Pacifique créent, en quelque sorte "naturellement" des conditions propices à une gouvernance délibérément mauvaise, même si cela n'est pas une fatalité. On peut recenser dans ces îles un certain nombre de conditions défavorables à une bonne gouvernance. Les principales sont les suivantes : un petit nombre d'entreprises en activité ; un grand nombre de monopoles naturels du fait de l'étroitesse du marché justifiant une réglementation étendue ; la possibilité de détention du capital par un tout petit groupe de familles ; le petit nombre de lobbies en concurrence pour des politiques favorables, ce qui facilite la collusion entre secteur public et intérêts privés particuliers ; la grande dépendance à l'égard de transferts publics venant de métropole, accompagnée d'un assez grand pouvoir discrétionnaire dans l'utilisation et le partage des fonds en question ; une assez forte inégalité des richesses et du capital humain. »

La Polynésie française, malheureusement, remplit toutes ces conditions.

Madame la ministre, quand allez-vous vous préoccuper réellement du développement économique de la Polynésie ? Il est temps de mettre en place les bases d'un capitalisme entrepreneurial, dynamique, concurrentiel.

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