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Intervention de Marie-Luce Penchard

Réunion du 30 juin 2011 à 10h30
Fonctionnement des institutions de la polynésie française — Discussion après engagement de la procédure accélérée d'un projet de loi organique adopté par le sénat

Marie-Luce Penchard, ministre chargée de l'outre-mer :

Il n'y a pas de solution miracle, mais il nous appartient de nous saisir de l'opportunité de ramener la stabilité politique qui manque tant à ce territoire.

Avant d'en venir à une présentation du contenu du projet de loi, je voudrais au préalable vous faire part des objectifs qui ont guidé la démarche que j'ai adoptée.

Le premier objectif que s'est assigné le Gouvernement est de rétablir la stabilité politique.

Il n'est pas normal que, dans les heures qui suivent un scrutin, les adversaires d'hier deviennent des alliés de circonstance en détournant le résultat des urnes au profit non pas de l'intérêt général mais d'ambitions personnelles. Ce qui est en jeu, c'est le respect du vote des Polynésiens, c'est-à-dire le respect de l'expression démocratique. De très nombreux Polynésiens et Polynésiennes pensent que la situation ne peut plus durer. Cette instabilité chronique mine la Polynésie française, la ronge et finit par distendre les liens du vouloir vivre ensemble qui sont au coeur de son projet de société et de sa tradition ancestrale.

Le second objectif consiste à redonner de la cohérence et de la durée à l'action publique, ce qui constitue l'une des conditions pour permettre à la Polynésie française d'exercer pleinement ses compétences.

À cet égard, le projet de loi qui vous est soumis n'entend pas remettre en cause l'autonomie qui est garantie par l'article 74 de la Constitution, mais cette autonomie ne peut servir de prétexte pour refuser l'intervention de l'État quand il s'agit de mettre un terme aux dérives.

Face à une situation économique qui se dégrade, un produit intérieur brut qui recule, un tourisme qui régresse et une commande publique qui ne parvient plus à soutenir la croissance du territoire, je comprends les doléances de la société civile polynésienne, qui appelle de ses voeux un véritable effort de redressement budgétaire.

La Polynésie française ne peut plus vivre au-dessus de ses moyens. Je me félicite que cette prise de conscience soit de plus en plus souvent partagée par une partie de la classe politique locale et par de nombreux acteurs de la société civile polynésienne. Grâce à elle, la mission conduite tout au long de l'année 2010 par trois corps d'inspection pour diagnostiquer les causes de la crise a pu formuler des préconisations pour tenter de limiter l'hémorragie des finances publiques et ce, en accord avec les deux derniers gouvernements successifs.

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