…et s'affirment comme les gardiens de l'accord de Nouméa, ont été jugées par certaines instances, notamment le Conseil d'État, qui a considéré que leurs agissements relevaient de manoeuvres électorales. Vous-même, monsieur le rapporteur, avez parlé de « détournement de procédure ». on voit bien là que ceux qui prétendent défendre la démocratie l'avaient en fait combattue.
Ce combat a été détourné, en Nouvelle-Calédonie, sur le thème des deux drapeaux. Comme l'a indiqué mon collègue Pierre Frogier, ces deux drapeaux sont en fin de compte la traduction symbolique de la poignée de mains de Jean-Marie Tjibaou et Jacques Lafleur, qui, à l'époque, le 26 juin 1988, n'avait pas été comprise. Cet événement et ces deux drapeaux permettent de concilier deux légitimités : celle des indépendantistes et celle des Calédoniens qui souhaitent maintenir la Nouvelle-Calédonie dans la France.
Mais comment peut-on imaginer construire une Nouvelle-Calédonie dans la paix si nous ne demandons pas aux indépendantistes de regarder différemment le drapeau français ? À l'époque, certains disaient que ce drapeau français cachait le soleil qui brille. Comment leur demander de regarder différemment le drapeau français si nous-mêmes n'apprenons pas à regarder différemment le drapeau indépendantiste ? C'est bien l'intérêt et l'originalité de la proposition de Pierre Frogier de rendre indissociable demain ce qui était hier inconciliable.
Je voudrais profiter de cette occasion pour saluer l'initiative de Pierre Frogier, qui est à nos côtés dans cet hémicycle, même si, dans quelques mois, il en rejoindra peut-être un autre,…