Monsieur le président, madame la ministre, chers collègues, je vais peut-être vous surprendre mais il n'y a pas eu de crise politique en Nouvelle-Calédonie. Il n'y a pas eu non plus, d'ailleurs, de crise institutionnelle. Je sais qu'en la circonstance les apparences sont trompeuses parce qu'il est vrai que, depuis le 17 février dernier, il a fallu élire, à quatre reprises, l'exécutif de la Nouvelle-Calédonie par trois fois démissionnaire d'office aussitôt après son élection.
Je répète qu'il ne s'agit pas là pour autant d'une crise politique. Pourquoi ? Parce qu'il n'y a pas de remise en cause de l'accord de Nouméa ; parce qu'il n'y a pas de différend grave, encore moins de rupture, entre les signataires historiques de cet accord. Et c'est seulement en cas de différend grave entre partenaires historiques que l'on pourrait parler d'une crise politique et nourrir des inquiétudes sur l'évolution du processus consensuel en cours.
Il ne s'agit donc pas d'une crise politique, mais pas non plus d'une crise institutionnelle car, malgré la chute répétée du gouvernement, les assemblées de province et le congrès ont continué de fonctionner normalement ces derniers mois.
En réalité, aussi incroyable que cela puisse paraître, tout ce que nous avons vécu ces derniers mois n'est qu'un incident de parcours dont un seul homme, leader d'un groupe politique minoritaire, porte la responsabilité.