Le 24 janvier 2010, en Guyane et à la Martinique, nos peuples ont tranché et choisi d'instaurer une collectivité unique, donc de donner à nos pays la possibilité d'évoluer vers une gouvernance nouvelle, vers des institutions plus efficaces, plus cohérentes, et qui nous permettront de franchir un degré supplémentaire de responsabilité.
Le processus demeure ouvert, mais c'est une étape fondamentale. Ce texte était très attendu ; les débats ont été longs. Depuis des décennies, des hommes et des femmes politiques se sont battus, à leur manière, avec leurs conceptions, leurs idées, pour en arriver là.
Il s'agit donc d'un texte essentiel pour notre pays. On peut bien sûr améliorer certains points. Je le dis clairement : un statut pour le statut ne suffit pas ; un statut doit s'accompagner d'une stratégie de développement. Il faudra un acte II, avec notamment une loi de programme de développement économique qui dépasse la LODEOM. Les enjeux économiques et sociaux sont en effet extrêmement importants.
La mise en place de ces collectivités en 2014 doit être parfaitement préparée. Cette date me semble essentielle, car il faut réussir cette nouvelle perspective.
Toutes les garanties sont données pour instaurer une véritable démocratie, avec une pluralité d'expression des opinions. C'est fondamental.
Les conditions du succès sont réunies, notamment à la Martinique, parce que nous avons choisi une gouvernance inédite, mais aussi en Guyane, dont il faut respecter le choix.
Pour toutes ces raisons, nous voterons le texte. Nous avons combattu l'article 9 qui ne s'intégrait pas au nouveau schéma institutionnel. Nous voterons néanmoins la loi ordinaire, comme nous avons voté la loi organique, qui constitue à mon sens une avancée tout à fait remarquable notamment sur les processus d'habilitation qui seront mis en oeuvre pour confectionner la loi et les règlements sur place, au plus près de la population, au plus près des réalités environnementales, climatiques, énergétiques et économiques. C'est la responsabilité, c'est le transfert des compétences.
Ce pas franchi démontre parfaitement que l'égalité des droits n'est pas incompatible avec le droit à la différence. C'est, je le sais, difficile à accepter, et même à aborder, dans un pays qui considère la République comme une et indivisible ; mais c'est un sujet majeur. Petit à petit, on constatera que cette République peut être unie dans sa diversité, qui constitue richesse fondamentale.
C'est en ce sens que j'appelle tous nos collègues à voter ce texte très attendu par la Guyane et par la Martinique. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et UMP.)